
Devenir médecin généraliste en France représente un parcours exigeant et long, souvent source d’interrogations pour les futurs étudiants. Cette formation médicale, structurée en trois cycles sur dix années, inclut des étapes clés comme le PASS, les ECN et l'internat en médecine générale. Découvrez ici le détail des étapes, les stratégies pour réussir chaque phase, et les opportunités offertes par la formation continue (DPC) ou les spécialisations (DU/DIU), pour construire un projet professionnel aligné avec vos aspirations.
Le parcours complet de formation du médecin généraliste
Le parcours d'études post-bac pour devenir médecin généraliste en France s'étend sur dix années. Il débute par une année en PASS ou LAS, suivie de trois cycles d'apprentissage. Le premier cycle transmet les bases scientifiques, le second développe les compétences cliniques et le troisième correspond à l'internat de spécialisation.
Les études médicales exigent un investissement personnel et intellectuel soutenu. Le PASS ou la LAS, sélectifs, ouvrent sur six années de formation poussée en sciences médicales. Les ECN déterminent l'accès au troisième cycle. La persévérance, l'organisation et la résilience constituent des atouts précieux pour franchir chaque étape du parcours, jusqu'au doctorat en médecine.
L'accès aux études de médecine : comprendre PASS et LAS
Le PASS et la LAS constituent les deux voies d'accès aux études médicales depuis la réforme de 2020. Le PASS combine majeure santé et mineure disciplinaire, tandis que la LAS propose majeure au choix et mineure santé. Les étudiants issus du PASS ont plus de chances d'intégrer un cursus MMOPK que ceux issus de LAS.
Paramètre | PASS | LAS |
---|---|---|
Structure | Majeure santé (48 ECTS) + mineure (12 ECTS) | Majeure au choix (48 ECTS) + mineure santé (12 ECTS) |
Admission | 60% des places en 2e année MMOPK | 28,5% des places en 2e année MMOPK |
Taux de réussite | 36% des néo-bacheliers admis en 2e année | 17% des néo-bacheliers admis en 2e année |
Double tentative | Non | Oui |
Redoublement | Interdit | Autorisé |
Le choix entre PASS et LAS dépend du profil de l'étudiant. Les candidats sûrs de leur orientation vers la santé privilégient le PASS, tandis que la LAS convient aux profils hésitants. Une préparation rigoureuse est essentielle, avec un travail régulier des matières scientifiques et un renforcement des compétences méthodologiques. La sélection des universités doit intégrer la qualité des enseignements complémentaires, car ils déterminent la poursuite des études en cas de non-admission en filière MMOPK.
Le troisième cycle et l'internat en médecine générale
Le troisième cycle de médecine générale, d'une durée de trois ans, combine stages pratiques et enseignements théoriques. Structuré en trois phases (socle, approfondissement, consolidation), il vise l'autonomie progressive de l'interne via 8 demi-journées de stage hebdomadaires et 2 demi-journées de formation universitaire.
Les stages obligatoires incluent la phase socle avec un stage ambulatoire en médecine générale (SN1) et un stage en médecine d'urgence. La phase d'approfondissement comprend des stages en gériatrie, santé de la femme et de l'enfant, soins primaires en autonomie supervisée (SASPAS/SN2) et un stage libre. La consolidation permet deux stages SN3 avec suivi par un Maître de Stage Universitaire (MSU), avec possibilité de réaliser un stage hospitalier dérogatoire.
Les trois cycles des études médicales : progression et spécialisation
Le premier et deuxième cycle des études médicales
Les deux premiers cycles (DFGSM et DFASM) forment la base des études médicales sur six ans. Le DFGSM (180 ECTS) couvre les fondamentaux scientifiques (biologie, pharmacologie) et humaines, tandis que le DFASM (120 ECTS) développe les compétences cliniques via 492 heures annuelles de disciplines médicales et des stages pratiques.
- DFGSM : connaissances scientifiques fondamentales en biologie, pharmacologie, et sciences humaines via le DFGSM, avec 484 heures annuelles de cours théoriques.
- Compétences cliniques et thérapeutiques grâce au DFASM, incluant 492 heures annuelles de disciplines médicales pour préparer l'exercice hospitalier ou ambulatoire.
- Renforcer l'autonomie et le raisonnement clinique à travers des stages pratiques, des simulations d'examens, et des formations à l'anamnèse structurée.
- Intégrer les enjeux de santé publique et s'adapter aux évolutions médicales grâce à un travail personnel rigoureux et une formation aux nouvelles technologies.
Les ECN, remplacées en 2023 par les EDN et ECOS, classaient les étudiants pour l'accès à l'internat. Les EDN (60% de la note finale) évaluent les connaissances, les ECOS (30%) testent les compétences cliniques, et la note de parcours (10%) valorise l'engagement et les stages.
Le troisième cycle et l'internat en médecine générale
Le troisième cycle de trois ans alterne stages en ambulatoire (SN1, SN2, SN3) et enseignements théoriques. La phase socle (2 semestres) initie à la pratique via un stage en médecine générale et un en médecine d'urgence, tandis que l'approfondissement (4 semestres) renforce les compétences en gériatrie, pédiatrie et soins primaires.
Les stages obligatoires incluent des formations en ambulatoire (SN1/SN2) et en milieu hospitalier. Les stages optionnels, comme les Formations Spécialisées Transversales (FST), permettent de se spécialiser en addictologie, médecine du sport ou prise en charge palliative. Ces expériences pratiques préparent à l'exercice autonome en développant la communication, la coordination des soins et la gestion des urgences.
Le diplôme et l'exercice du métier de médecin généraliste
L'obtention du diplôme d'État de docteur en médecine
Le diplôme d'État de docteur en médecine est délivré après la soutenance de la thèse d'exercice. Cette présentation orale évalue la contribution scientifique du candidat, encadrée par un directeur de thèse. La réussite ouvre la voie à l'inscription à l'Ordre des médecins.
L'inscription à l'Ordre des médecins est obligatoire pour exercer. Elle se fait via le Conseil National de l'Ordre des Médecins, avec un dossier comprenant le diplôme, un extrait de casier judiciaire et un justificatif de formation. Les formalités incluent également l'adhésion à une mutuelle santé et une assurance responsabilité civile professionnelle.
Les différents modes d'exercice professionnel
Le médecin généraliste peut exercer en libéral (cabinet individuel ou collectif), en salariat (hôpital, centre de santé) ou en mode mixte. Les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) offrent une organisation collaborative entre professionnels de santé.
Mode d'exercice | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Libéral (seul) | Liberté d'organisation, potentiel de revenus élevé | Gestion administrative totale, revenus irréguliers, isolement professionnel |
Libéral (en groupe) | Cadre structuré, mutualisation des coûts, partage de la patientèle | Conformité au fonctionnement collectif, engagements financiers partagés |
Salarié | Sécurité professionnelle, protection sociale complète | Dépendance hiérarchique, rémunération plafonnée |
Remplacement | Flexibilité horaire, diversité des expériences | Aucune patientèle propre, disponibilité exigée |
Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) | Qualité de vie professionnelle, travail en équipe pluridisciplinaire | Frais professionnels élevés, organisation collective complexe |
La médecine générale évolue face à des défis comme les déserts médicaux. Des incitations financières et des maisons de santé visent à améliorer l'accès aux soins. La télémédecine s'intègre aux pratiques, et des dispositifs de gestion administrative allègent la charge des médecins pour favoriser l'équilibre vie professionnelle-personnelle.
La formation continue : maintenir et développer ses compétences
Le DPC : obligation et opportunité pour les médecins généralistes
Le Développement Professionnel Continu (DPC) est une obligation triennale pour les médecins généralistes. Il inclut des formations, évaluations des pratiques et gestion des risques. Chaque praticien doit réaliser 21 heures annuelles de formations indemnisées par l'ANDPC, à hauteur de 22,50 €/h pour la FMC ou 45 €/h pour les programmes intégrés (FMC + EPP).
- Formations en ligne sur les pathologies chroniques via La Revue du Praticien-DPC.
- Ateliers pratiques sur la prise en charge des urgences.
- Programmes intégrés avec analyse de cas cliniques.
- Modules dédiés aux nouvelles technologies médicales.
L'ANDPC valide les formations via son moteur de recherche. Les médecins libéraux sont financés via l'assurance maladie, tandis que les salariés peuvent être pris en charge par leur employeur. Les plateformes e-learning comme Santé Académie offrent des formats flexibles, avec des experts généralistes pour des contenus adaptés à la pratique quotidienne.
Les formations complémentaires et spécialisations accessibles
Les diplômes universitaires (DU) et inter-universitaires (DIU) permettent aux médecins généralistes de se spécialiser. Des formations comme le DIU Accueil des urgences pédiatriques ou le DU Addictologie générale enrichissent la pratique et ouvrent à des expertises reconnues. L'Université Paris-Saclay propose 92 DU/DIU, avec des inscriptions payantes accessibles aux docteurs en médecine.
Des spécialisations comme la médecine du sport, la gériatrie ou la nutrition attirent de plus en plus. Elles diversifient la patientèle et améliorent la pertinence des soins. En 2023, 40 % des internes ont choisi la médecine générale, mais des domaines comme la gériatrie ou la psychiatrie restent sous-dotés. Une expertise en addictologie ou en soins palliatifs renforce la satisfaction professionnelle et les opportunités de collaboration avec d'autres spécialistes.
Le parcours pour devenir médecin généraliste en France est exigeant mais offre un métier riche et gratifiant. Après 10 années d’études, de la première année à l’obtention du diplôme d’État de docteur en médecine, la formation continue reste importante. Chaque étape franchie mène vers un métier passionnant, au cœur du système de santé, où l’accompagnement des patients guide chaque pratique.
Questions fréquemment posées :
Est-il possible de devenir médecin à 40 ans ?
Oui, il est possible de devenir médecin à 40 ans, bien que cela implique de reprendre des études potentiellement longues et exigeantes. Des témoignages montrent que des personnes se sont réorientées vers la médecine à cet âge, après avoir exercé dans des domaines différents.
La procédure Passerelle permet aux personnes titulaires d'un Master, d'un Doctorat ou d'un diplôme d'ingénieur d'intégrer directement la filière MMOPK en 2e ou 3e année, sans passer par la première année (PASS ou LAS). La reprise d'études à 40 ans demande une forte motivation et une adaptation de son mode de vie.
Est-il difficile de devenir médecin ?
Oui, devenir médecin est difficile en raison de la longueur des études (au minimum 9 ans) et de la quantité importante de travail qu'elles demandent. Les cours sont complexes et nécessitent d'être compris en profondeur avant d'être mémorisés. La sélectivité est un autre obstacle majeur, avec un accès limité et compétitif aux études de médecine.
La vie étudiante en médecine est marquée par des sacrifices financiers et sociaux. Malgré ces difficultés, il est important de noter que devenir médecin est avant tout une question de passion. Avec une bonne méthode de travail, de l'organisation et de la persévérance, il est possible de surmonter les obstacles et de s'épanouir dans ce métier.